Vers un nouveau mode de collaboration

Construire enfin une relation de travail juste et équilibrée
Dans le monde du design et de l’aménagement intérieur, une idée s’impose peu à peu : la réussite d’un projet ne repose pas seulement sur la qualité des produits.

Depuis un an, les échanges engagés entre Boma et le DID Club de Nantes/Vendée ont permis de créer un partenariat fondé sur les réalités du terrain. L’architecte d’intérieur ou le décorateur est souvent celui qui s’adapte — aux clients, aux fournisseurs, aux entreprises et à leurs process internes. D’où la nécessité de repenser la collaboration.

Et si la clé du succès résidait dans la même valorisation que celle accordée aux collaborateurs internes ?

Changement de paradigme

La réalité du secteur
Le constat est clair, les indépendants et petites structures occupent une place croissante dans le secteur, soutenus par des formations plus accessibles et un accompagnement renforcé à la création d’entreprise. Mais les projets deviennent de plus en plus complexes. L’architecte d’intérieur ou le décorateur cumule des rôles multiples qui atteignent leurs limites : entrepreneur, créatif, commerciale, technicien, chef de chantier etc…

Le temps consacré à la coordination, au suivi et à la validation des étapes n’est jamais valorisé à sa juste mesure. Ces heures, invisibles aux yeux du client, s’ajoutent à des interactions multiples et chronophages.

 

Pourquoi la qualité du produit ne suffit pas ?
Un produit, même de qualité, ne prend tout son sens que s’il s’intègre dans un projet cohérent. Sans accompagnement de la part des fournisseurs, ses solutions restent sous-exploitées, laissant aux prescripteurs la responsabilité d’en garantir la valeur, la conformité et l’esthétique. Résultat, une surcharge qui réduit la créativité, augmente le risque d’erreurs et éloigne les professionnels de leur véritable valeur ajoutée — concevoir des espaces bien pensés.

Le pari gagnant de ces entreprises semi-industrielles

Des stratégies qui évoluent

Certaines entreprises prouvent que la collaboration étroite peut devenir un levier de performance. Le DID Club est parti à la rencontre d’acteurs engagés — Malakio, Compo Plume, Poreva, Instead, Culture In et plus récemment Boma — qui ont accepté de nous ouvrir leurs portes malgré un emploi du temps chargé.

En savoir plus

Toutes ont choisi d’intégrer dans leur stratégie un processus aligné avec les besoins de leurs équipes et ceux des prescripteurs. A l’image de Boma, qui a mis en place un fonctionnement transparent et collaboratif autour de cinq axes :

 

  • parcours fluide : du chiffrage à la livraison, tout est centralisé et digitalisé, avec un accès direct aux bibliothèques 3D et aux catalogues.
  • accompagnement dédié : un interlocuteur unique garantit la cohérence technique et esthétique.
  • gain de temps : meubles livrés montés et solutions de pose optimisées.
  • réduction des erreurs : workflow collaboratif assurant des projets fiables et sans ajustements de dernière minute.
  • liberté créative : les professionnels conservent le contrôle esthétique et fonctionnel tout en bénéficiant du savoir-faire industriel de Denis Industries.
La rigueur industrielle au service du design
Ces modèles émergents démontrent qu’il est possible de combiner rigueur industrielle et processus créatif sans systématiquement internaliser le service design. Les prescripteurs bénéficient d’une production fiable et adaptable à leurs projets, tandis que les fournisseurs profitent d’une représentation valorisante de leurs produits. En somme, des projets plus qualitatifs, livrés dans les délais et capables de satisfaire pleinement les clients finaux.

Et si on changeait de modèle ?

 

Pendant longtemps, la relation entre fournisseurs et professionnels de l’aménagement reposait sur la rétrocommission : un pourcentage sur les ventes en échange de la prescription. Un modèle ambiguë, peu compatible avec la transparence et les nouvelles attentes du métier. Aujourd’hui, les prescripteurs ne veulent plus être perçus comme des revendeurs, mais comme de véritables partenaires. Ils recherchent du temps, des outils et un soutien opérationnel pour se concentrer sur leur véritable valeur — concevoir, conseiller et accompagner leurs clients.

boma cuisine francaise

Sortir de la dystopie

 

Un profil tourné vers le service
L’architecture intérieure et la décoration attirent des profils passionnés, tournés vers le service, l’écoute et le bien-être. Pourtant, le secteur s’est structuré autour d’enjeux économiques et de délais toujours plus courts, laissant peu de place à la réflexion et à la stratégie. Les indépendants doivent désormais être des entrepreneurs complets dans un marché concurrentiel qui ne leur offre ni le temps ni les moyens de le devenir. Cette fracture entre la vocation créative et la réalité économique crée une profonde fatigue.

Les fournisseurs, de leur côté, peinent à saisir la complexité de ce quotidien fait de décisions subtiles et d’arbitrages invisibles. Entre les deux, le dialogue se distend — les projets aboutissent, mais souvent au prix d’une énergie démesurée. Ce déséquilibre n’est pas une fatalité, il révèle surtout la nécessité de repenser les relations, non plus sur une logique de transaction, mais sur une logique de coopération fondée sur la reconnaissance mutuelle des expertises.

Un métier passionnant bientôt sans passionnés ?

 

De créatifs à exécutants
Une partie des indépendants et petites structures parviennent à trouver des solutions qui contournent les obstacles du quotidien.
Mais combien auraient pu durer, se développer, innover si les collaborations avaient été plus fluides, les échanges plus équitables et les process mieux pensés ?

 

Le métier peine à se rassembler et glisse vers un rôle d’exécutant aux responsabilités souvent démesurées. Cette situation affaiblit la position que les architectes d’intérieur et décorateurs devraient occuper dans la chaîne du projet. Pourtant, certaines initiatives démontrent qu’en partageant les mêmes objectifs, fournisseurs et prescripteurs peuvent alléger les contraintes en simplifiant les process.

 

La mission du Club de Design Intérieur Durable
À travers la création de clubs gratuits partout en France, le DID Club, fondé par Nina Chardin, agit sur le terrain pour faire évoluer le secteur. Il offre aux architectes d’intérieur et aux décorateurs un espace d’échange, de réflexion et de progression collective autour de pratiques plus durables et collaboratives.

Les entreprises rencontrées dans ce cadre ont choisi de ne pas opposer qualité, éthique et rentabilité, malgré la complexité que cela implique. Elles intègrent pleinement les nouveaux enjeux du secteur et construisent des partenariats solides avec leurs prescripteurs, pour des projets qui ont du sens.

 

Un métier qui doit se mettre à jour
En favorisant la mutualisation des ressources et la création de partenariats locaux ou nationaux, ces regroupements offrent aux indépendants les avantages habituellement réservés aux grandes agences et contribuent à un marché plus juste et plus fort. La collaboration multilatérale devient ainsi un véritable levier pour valoriser les prescripteurs et soutenir les entreprises engagées.

Si chacun accepte de mieux communiquer, de mutualiser ses forces et de reconnaître la valeur de l’autre, le métier retrouvera son équilibre entre création, rentabilité et rigueur technique. C’est dans la qualité des relations que se construit désormais la qualité des projets, parce qu’au fond, ce n’est pas seulement une question de méthode, mais de posture.

Photos – visite de l’entreprise Denis Industrie (Boma Cuisines) avec le DID Club de Nantes/Vendée en septembre dernier.

Rejoignez le DID Club

 

Le club de design intérieur durable offre aux professionnels :

  • Accès à un réseau de partenaires et fournisseurs responsables
  • Partage de bonnes pratiques et solutions durables
  • Opportunités de collaboration sur des projets d’envergure
  • Adhésion gratuite

Gagnez du temps, élargissez votre réseau et valorisez votre expertise dans un environnement collaboratif !

Déjà plus de 19 clubs se sont développés en France et dans les pays voisins, portés par Nina Chardin, fondatrice de l’École de design durable en ligne et membre du jury Sustainable de Maison & Objet.